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février 2022

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Comprendre l’influence des banques centrales sur nos finances

Si vous avez acheté de l’immobilier récemment, vous vous êtes rendu compte que les taux d’intérêts sont très faibles : proche de 1% si vous empruntez sur 25 ans et souvent moins de 1% si vous empruntez sur 20 ans. Si vous n’avez pas acheté d’immobilier récemment, vous l’avez surement également entendu à la télé, à la radio, ou lu sur les journaux. Bref tout le monde en parle depuis des années : les conditions de crédit actuelles sont exceptionnelles. Si vous avez un crédit immobilier assez ancien à un taux “élevé” (au-dessus de 2%), c’est encore temps de prendre rendez-vous dans votre banque pour le renégocier mais ne tardez plus ! Il est urgent de prendre ce rendez-vous ! Alors pourquoi est-ce urgent ? A cause de l’inflation ! L’inflation qui frappe l’économie de tous les pays depuis plusieurs mois va obliger les banques centrales à remonter les taux, c’est d’ores-et-déjà annoncé et donc inéluctable. Nous allons de ce fait décortiquer dans cet article quel est le rapport entre l’inflation, les banques centrales et vos taux d’emprunts immobiliers et même de prêts à la consommation. Les taux directeurs Ils sont au nombre de 3 et correspondent aux taux d’intérêts fixés par les banques centrales dans le cadre de leur politique monétaire, L’objectif d’une banque centrale est de réguler l’activité économique et donc de maîtriser l’inflation. Le taux de refinancement est le taux d’intérêt auquel les banques commerciales se refinancent auprès des banques centrales (c’est-à-dire le taux auquel elles empruntent de l’argent pour vous le prêter ensuite). C’est ce taux qui a le plus d’impact sur l’économie. Comme vous pouvez le voir sur le graphique ci-dessus, ce taux était de 0% depuis 2016, ce qui a bien changé depuis mi-2022 ! En faisant un résumé rapide, on peut dire que nos banques commerciales empruntent de l’argent à taux 0 pour nous le prêter ensuite avec leur marge, c’est donc ce qui explique nos taux très bas de ces dernières années. Le taux de prêt marginal est le taux d’intérêt auquel les banques commerciales empruntent aux banques centrales pour de très courtes durées (quelques heures à quelques jours maximum). Ce taux est évidemment plus élevé que le taux de refinancement. Le taux de rémunération des dépôts est le taux d’intérêts auquel sont rémunérées les banques commerciales lorsqu’elles déposent de l’argent dans les banques centrales. C’est le livret A de la banque commerciale. Plus ce taux est bas, plus cela incite les banques commerciales à garder leurs liquidités et donc à l’injecter dans l’économie via le mécanisme du prêt aux entreprises et aux particuliers. Concrètement : Ces taux ont donc un très grand pouvoir sur l’économie car ils influent directement sur le taux de vos crédits immobilier et consommation, sur le taux auquel les entreprises peuvent emprunter pour financer de nouvelles usines et/ou équipements etc etc… Pourquoi ces taux bougent ? Quel intérêt ? La mission première d’une banque centrale est de maîtriser l’inflation (voir même de réguler le chômage pour la banque centrale américaine). L’inflation doit être sous contrôle pour une seule raison : prix stable = économie stable ! Si vous ne saviez pas le montant de votre loyer d’un mois sur l’autre ou si le montant de votre plein d’essence pouvait varier du simple au double d’une semaine à l’autre, cela poserait un problème dans la gestion de vos finances. C’est le même principe pour les entreprises qui, si elles ne sont pas capables de connaître le montant de leurs charges fixes, ne pourraient pas investir, recruter,… Même principe pour l’Etat qui ne pourrait pas définir son budget et ferait donc varier les taxes (TVA, impôts sur le revenu,…) du jour au lendemain. Bref en matière d’économie, la stabilité est essentielle ! On dit qu’une inflation de 2% est synonyme d’économie saine, synonyme de croissance. Relation taux / inflation Une baisse des taux, c’est :  👉 Emprunt moins cher pour les banques, 👉 Emprunt moins cher pour les particuliers et les entreprises, 👉 Plus de prêts réalisés, 👉 Plus d’investissements, 👉 Moins d’épargne dormante, 👉 Plus de développement économique, 👉 Moins de chômage, 👉 Plus de pouvoir d’achat, 👉 Plus de demande,  👉 Augmentation des prix (hausse de l’inflation) Une hausse des taux :  👉 Emprunt plus cher pour les banques 👉 Emprunt plus cher pour les particuliers et les entreprises 👉 Moins de prêts réalisés 👉 Moins d’investissements 👉 Plus d’épargne dormante 👉 Moins de développement économique 👉 Plus de chômage 👉 Moins de pouvoir d’achat 👉 Moins de demande  👉 Baisse des prix (baisse de l’inflation) Evidemment ce mécanisme ne se met pas en place en un claquement de doigt mais cela résume le pouvoir de pénétration qu’a la fluctuation des taux dans l’économie réelle. Nb : Si on regarde la situation actuelle, les banques centrales sont frileuses à augmenter les taux. Pourquoi alors que l’inflation est très haute ? (plus de 5% en Europe et plus de 7% aux Etats-Unis). Car l’économie se porte à merveille, les entreprises se portent à merveille et mécaniquement augmenter les taux fera baisser l’inflation mais fera aussi baisser le développement économique. Le point d’équilibre n’est donc pas évident à trouver ! Le taux d’inflation à un instant T n’est pas le seul critère à influer les décisions des banques centrales. C’est ce qui se passe à l’heure actuelle : la conviction est que cette inflation est ponctuelle et liée à la forte reprise économique post confinements. Ce constat ne sort pas du chapeau et de nombreux critères économiques le font penser. Donc pour la banque centrale, réagir face à cette inflation : OUI car c’est son objectif principal mais surtout ne pas surréagir car cela pourrait être destructeur de croissance économique. A chaque crise majeure de ces 20 dernières années, les banques centrales ont réagi en abaissant violemment les taux. Objectif : relancer l’économie. Lien avec les marchés financiers et immobiliers Obligations : Si les taux augmentent alors les nouvelles obligations émises se feront avec un taux plus élevé (meilleur rendement). Cela va inciter les investisseurs à vendre leurs anciennes obligations qui sont moins rémunératrices,

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Comment investir dans l’or ?

Investir dans l’or ! Oui ? Non ? Et surtout pourquoi ? Nous avons tous déjà entendu parler de l’or comme étant une valeur refuge. En effet, l’histoire montre que face à une crise économique, financière ou même sanitaire, le cours de l’or a souvent tendance à se comporter à l’inverse du cours des marchés boursiers. Pour résumer, quand tout s’effondre, l’or résiste ! C’est ce qui explique la notion de valeur refuge. Entre janvier et août 2020, au plus fort de la crise Covid, le cours de l’or a augmenté de 20%. Entre juillet 2008 et août 2012, en pleine crise des subprimes, le cours de l’or a augmenté de 100%. A contrario, le cours de l’or a plus ou moins stagné en 2021 alors que toutes les bourses mondiales ont connu des +20/30%. Face à ces constats, détenir de l’or dans son allocation d’actifs peut donc s’avérer intéressant. Quelles sont les options ? Acheter de l’or physique Acheter un lingot ou un lingotin d’or La première solution pour acheter de l’or est d’aller dans un magasin ou de commander sur un site internet spécialisé. Pas d’inquiétude de ce côté là, la livraison est sécurisée, garantie et discrète. Le produit phare et le plus “accessible” est l’once d’or, c’est-à-dire un lingotin de 31,104 grammes. L’once est la référence dans le domaine de l’or, ce qui veut dire que si vous tapez sur google “cours de l’or”, vous trouverez la variation du prix d’une once d’or. A titre indicatif, voici la courbe du cours d’une once d’or depuis 1970 exprimé en dollars ! Acheter ce produit vous apportera le bénéfice de trouver le prix de ce que vous possédez en un clic. Mais il existe des lingots de toutes tailles (1kg, 500g, 250g, 100g, 50g, 20g, 10g, 5g, 1g) dont le prix est proportionnellement identique à celui d’une once. Avant d’acheter de l’or physique, il y a plusieurs précautions à prendre : 👉 Frais d’achat : Si vous allez faire un tour sur un site internet sérieux proposant la vente de lingots d’or, un prix en euros va vous être proposé. Si vous confrontez ce prix, au cours de l’or le jour même vous pourrez remarquer une différence de prix de 70/80 euros. Ce sont les différents frais d’intermédiation : à prendre en compte ! (Nb : il n’y a pas de TVA lors de l’achat de métaux précieux) 👉 Taxe à la revente (Parce qu’évidemment il y a une taxe) : 2 options s’offrent à vous ; 1️⃣ Taxe forfaitaire sur le montant de la vente de 11% 2️⃣ Taxe sur le seul montant de la plus-value de 36,2% avec un abattement au fur et à mesure des années de détention (Ne restera que les 17,2% de prélèvements sociaux au bout de 22 ans). Evidemment dans ce cas, il faut pouvoir justifier de l’achat avec une facture. 👉 Le stockage : stocker de l’or sous son matelas n’est pas forcément conseillé et détenir un petit coffre à la banque peut vous coûter entre 90 et 120 euros par an. Acheter de l’or physique peut donc être intéressant mais tous ces frais sont à prendre en compte dans votre stratégie. Évidemment l’or ne rapporte aucun rendement, le seul bénéfice sera dans la potentielle plus-value à la revente. Acheter des pièces d’or Les pièces d’or ont leur cours spécifique. Certes le cours de l’or a une influence sur leur prix mais viennent s’ajouter des critères comme la rareté, la spéculation autour de cette pièce, l’ancienneté,… La fiscalité à la revente est identique mais les frais à l’achat peuvent être bien plus importants que sur un lingot ou un lingotin. Ce type d’achat est donc très spécifique et nécessite une maîtrise importante du sujet. Par exemple : 👉 1 pièce American Eagle ¼ once d’or : environ 15% de frais, 👉 10 francs Napoléon : environ 18% de frais. Quand les frais sur un lingotin sont plus proche des 4%… Acheter de l’or papier En bourse Investir dans l’or peut également se faire à travers un ETF ou des actions via votre compte boursier. Dans le domaine de l’or, il y a 2 options : 👉 ETF composé de sociétés d’entreprises aurifères (Mines d’or et entreprise d’explorations), Exemple : ETF iShares Gold Producers (ISIN : IE00B6R52036) Dans ce cas, l’ETF est composé d’entreprises dont le quotidien est lié à l’or. Donc libre à vous de soit acheter un ETF, par exemple celui cité ci-dessus ou bien de faire votre liste de courses parmi certaines sociétés que contient l’ETF. Cela peut vous donner des idées d’investissement plus précises et plus ciblées dans ce secteur. 👉 ETF qui investit dans des contrats à terme sur l’or avec l’objectif de répliquer tout fidèlement le cours de l’or. Exemple : ETF Amundi Physical Gold (ISIN : FR0013416716) Ils répondent à des objectifs différents mais dans les 2 cas, cela se fera par l’intermédiaire d’un CTO et non d’un PEA. En assurance-vie De la même manière, vous pouvez acheter des unités de compte (UC) liées à l’or dans votre contrat d’assurance vie si celui-ci en propose. Vous pourrez dans certains contrats trouver des fonds liés 100% au métal jaune mais bien souvent ce sera des UC répliquant les métaux précieux et/ou les matières premières dans leur globalité et non uniquement l’or. Pour l’exemple, prenons le contrat Boursorama Vie où vous pourrez trouver le fond AXA “Or et Matières Premières C (FR0010011171)” En regardant les documents de ce fond, on peut lire : “L’indice composite, composé à hauteur précisément de : 66,67% de l’indice FTSE World Precious Metals and Mining Total Return Gross et 33,33% de l’indice FTSE World Oil, Gas and Coal Total Return Gross” Donc attention, le mot “or” est écrit dans le titre mais l’investissement que vous réalisez est en réalité sur une globalité de sociétés dont le rôle est lié aux matières premières. Acheter de l’or en crypto Pour les férus de crypto-monnaies, il en existe une très connue dont le rôle est

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Défiscaliser grâce au Plan d’Épargne Retraite

Si nous demandions aux français de citer pour eux le produit d’investissement qu’ils trouvent le plus nébuleux, nul doute que le plan d’épargne retraite serait à minima dans le trio de tête. Comme son nom l’indique, sa vocation première est de permettre aux épargnants de se constituer une épargne complémentaire pour leur retraite. Mais pas que… Son origine remonte à quelques décennies et autant il y a eu de gouvernements depuis sa création, autant il y a de versions et d’adaptations (PER, PERCO, article 83, Madelin, PREFON). Ce sont tous des produits entrant dans la catégorie des plans d’épargne retraite avec des règles différentes. Depuis le 1er octobre 2020, tous ces anciens produits ne sont plus commercialisés (ce qui ne veut pas dire que ceux existant arrêtent de fonctionner). Cet article va donc traiter uniquement des nouveaux contrats et de l’intérêt ou non d’en avoir un dans sa stratégie patrimoniale. Qu’est-ce que c’est ? Le plan d’épargne retraite est un produit d’épargne à long terme visant à se constituer un complément de revenus à la retraite notamment. Il peut être de 3 natures différentes : Comment cela fonctionne-t-il ? Le principe est le même que pour une assurance vie. Au sein d’un contrat PER, vous avez le choix entre 2 types de placements : Ces unités de compte, comme pour l’assurance vie, possèdent une note de risque et vous serez, en fonction, plus ou moins exposé aux marchés financiers et donc à des gains ou pertes importantes. C’est toujours le principe du couple risque / rendement ! Les niveaux de rendement sont comparables à ceux d’une assurance vie, c’est-à-dire relativement faibles à l’heure actuelle sur les fonds euros et variables selon les supports d’unités de compte. (Ex : En 2021, certains supports très exposés aux marchés financiers ont fait du +20 / +30 % mais cela ne permet pas de prédire ce qu’il en sera les prochaines années). Enfin, comme pour une assurance vie, vous pouvez choisir une gestion libre où vous serez seul maître à bord, ou une gestion pilotée plus ou moins risquée. Comment récupérer mon argent ? Le PER est un plan d’épargne peu liquide. Cela veut dire que l’argent placé sur ce type de support n’est pas récupérable d’un claquement de doigt quand bon vous semble. Le cas majeur et logique est la retraite ! Dans ce cas, en fonction du contrat, vous pourrez récupérer l’argent en capital si besoin d’un gros montant et/ou en rente viagère pour un complément mensuel de revenu. Cependant, il existe plusieurs raisons pour lesquelles vous pouvez récupérer votre argent, les voici : Le PER peut-il être intéressant dans une stratégie de défiscalisation ? La notion importante ici est la suivante : les sommes versées sur un PER sont déductibles des revenus imposables ! Autrement dit, vous versez de l’argent : vous défiscalisez ! Attention il y a un plafond de versement, vous ne pouvez pas défiscaliser de manière illimitée. Comme l’Etat sait bien le faire, les règles de ce plafond sont bien évidemment complexes et différentes si vous êtes salarié ou indépendant. A retenir pour un salarié : Si votre revenu était inférieur à 41136 euros en 2020, votre déduction maximale serait de 4113 euros. Si votre revenu était supérieur, alors ce montant est égal à 10% de votre revenu (6000 euros par exemple si vous aviez gagné 60000 euros). Vous pouvez évidemment verser plus mais vous n’aurez alors pas l’avantage fiscal qui va avec sur la partie supérieure de la somme. Pour un indépendant, le calcul est un peu différent mais le principe est le même. Enfin, cette stratégie n’est pas bonne pour tout le monde et c’est ce que nous allons voir désormais. Exemple chiffré Admettons que vous soyez un couple marié ou pacsé sans enfant ayant un revenu de 60000 euros annuel. Votre impôt s’élèvera alors à 5843,9 euros. Vous décidez alors de verser 6000 euros sur un PER, votre revenu imposable sera alors de 54000 euros, vous paierez donc 4043,9 euros d’impôts ! Votre économie s’élève à 1800 euros. Fantastique me direz vous ! Mais ce n’est pas aussi simple car les sommes que vous récupérerez sont fiscalisées à hauteur de votre tranche marginale d’imposition. Si vous achetez votre résidence principale 2 ans après et que vous avez besoin de ces 6000 euros, il viendront s’ajouter aux 60000 euros de vos revenus. Vous devrez donc déclarer 66000 euros à l’administration fiscale. Votre impôt sera alors de 7643,9 euros soit 1800 euros de plus : Opération inutile ! Pour que le principe de défiscalisation fonctionne, il faut donc que votre tranche marginale d’imposition soit plus élevée au moment où vous versez les sommes qu’au moment où vous les utilisez. Projetons nous à la retraite désormais. Ce couple toujours sans enfant perd 50% de ses revenus au moment de la retraite, ils touchent donc 30000 euros annuel. Nb : Ces calculs sont naturellement simplifiés pour permettre une meilleure compréhension. Avec 30000 euros de revenu à la retraite, leur impôt est de 1094,5 euros (Avec la base de calcul en vigueur en 2022). Il est donc nécessaire d’ajouter ces 6000 euros retirés du PER à la totalité du revenu. Celui-ci sera donc de 36000 euros. L’impôt sera alors de 1754,5 euros soit une augmentation de 660 euros. Conclusion : Le gain était de 1800 euros au versement pour un coût de 660 euros au retrait. L’opération a rapporté 1140 euros. Si vous décidez de ne pas toucher à votre PER jusqu’à la retraite, vous aurez aussi la possibilité de récupérer l’argent sous forme de rente viagère et non sous forme de capital. Ainsi vous pourrez bénéficier d’un abattement supplémentaire de 10% au moment de l’imposition. Stratégie De manière générale, il faut garder en tête que pour profiter pleinement d’un PER, il faut que votre imposition au moment du dépôt de l’argent soit plus élevée qu’au moment du retrait. Une imposition équivalente engendre une opération nulle d’un point de vue fiscal. Inversement, si votre imposition est plus faible au

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