De nombreuses personnes se demandent régulièrement si c’est le bon moment pour investir, c’est peut-être d’ailleurs votre cas.
Chercher ce genre d’informations sur Google lorsqu’on est néophyte est contre productif. Vous trouverez toujours des gens vous prédisant la prochaine crise financière ou à contrario des autres vous annonçant que c’est LE moment de la décennie.
La raison et notre logique de base nous amènent à faire des conclusions erronées en fonction des conditions :
👉 Etape 1 : Les marchés sont trop hauts, ça ne fait que monter, je vais attendre que ça baisse.
👉 Etape 2 : ça ne fait que baisser, c’est la crise, je préfère savoir mon argent en sécurité sur mes comptes.
👉 Etape 3 : M****, ça remonte ! Trop tard j’attend que ça rebaisse.
Ces 3 étapes sont caricaturales mais relativement fidèles au raisonnement des gens face à l’investissement.
En ce moment, si vous allumez la télé on ne vous parle que de ça : la guerre, l’inflation, le coût de l’essence, le pouvoir d’achat et pour les plus initiés la baisse de la bourse, la baisse du bitcoin…
On est en plein dans l’étape 2 !
Alors 2 options :
✅ Soit vous en avez eu marre d’attendre lors de l’étape 1 et vous avez fini par vous lancer. Là vous vous dites mince je suis en perte. Que dois-je faire ?
✅ Soit c’est LE moment que vous attendiez tellement mais vous vous dites : est ce que tout n’est pas en train de s’effondrer ? Que dois je faire ?
Dans les 2 cas, il n’y a qu’une réponse adaptée : la maîtrise de votre horizon de temps et la maîtrise de vos versements programmés.
Pourquoi ? Découvrons le ensemble ! 👇
Les différents types de versements
Avant de parler des types de versements, nous pouvons évoquer le choix de votre ou de vos placements financiers. Celui-ci est primordial pour s’assurer une rentabilité future car tous ne se valent pas et tous n’apportent pas la même sécurité.
Au sein même d’un placement financier, il vous faudra ensuite définir les supports utilisés à l’intérieur car ils auront également un gros impact sur vos performances (Pour l’exemple, n’hésitez pas à consulter l’article sur le fonctionnement d’une assurance vie).
Pour alimenter vos placements, il vous faudra enfin définir une stratégie et pour se faire, différentes solutions s’offrent à vous :
1️⃣ Le versement initial : Lorsque vous ouvrez un nouveau placement, vous allez y verser une première somme plus ou moins importante.
2️⃣ Le versement ponctuel : Lorsque vous touchez une somme de manière ponctuelle (Prime, héritage,…), vous décidez d’en déposer tout ou partie sur votre placement.
3️⃣ Le versement programmé : Vous décidez de faire un effort d’épargne, d’économiser une somme constante tous les mois que vous déposez sur votre placement.
L’investissement peut être comparé à une personne cherchant à atteindre un niveau sportif. Il lui faudra s’entraîner de manière régulière pour atteindre le niveau recherché, faire des efforts réguliers. Ce n’est pas en allant courir une fois toutes les 2 semaines, de manière irrégulière qu’il pourra se préparer pour un marathon.
La performance de vos placements réside entre autre dans la régularité de vos versements (Le choix des supports et le pilotage de ceux-ci sont par ailleurs également très importants).
Comment fonctionne un versement programmé ?
LE point qu’il semble primordial de préciser, c’est que vous n’êtes pas “bloqué” avec votre versement programmé.
Il y a parfois un montant minimum mais vous pouvez décider à tout moment de l’augmenter, le baisser, le stopper, le remettre en route.
Ce n’est pas parce que vous décidez un montant d’effort d’épargne aujourd’hui que celui-ci sera adapté à votre vie dans quelques mois / années. Il vous sera alors possible de le faire varier.
Ensuite, il suffit de définir le montant que vous souhaitez y consacrer, de définir une date adaptée à vos rentrées d’argent mensuelle et c’est tout. Votre placement sera alors automatiquement alimenté d’une somme fixe et définie tous les mois.
Et donc ? Quel intérêt ?
Investir régulièrement permet de lisser votre prix d’achat. C’est la seule raison !
Pour l’expliquer, rien de tel qu’un exemple ! 👇
Comparatif sur l’utilité de faire des versements programmés
Pour cet exemple, j’ai décidé d’utiliser le CAC 40 qui représente les 40 plus grosses entreprises françaises. Évidemment ce n’est pas très bon en terme de diversification mais cela simplifie l’exemple.
Nous allons prendre un horizon de temps d’environ 20 ans, depuis le début du siècle ce qui n’est pas aberrant pour un horizon de temps de placement sur les marchés financiers.
Nb : Je précise qu’il s’agit d’un exemple car la courbe ci-dessous est un Index et non un ETF. Cela veut dire qu’à proprement parlé ce qui est ci-dessous ne s’achète pas. Mais il est très facile de trouver des ETF chez Amundi, Lyxor ou autres ayant vocation a être un miroir de cet index.
Admettons que Paul avait 10 000 € à placer en one-shot au début du siècle.
Il avait décidé d’ouvrir un placement orienté CAC 40 pour y mettre cette somme :
1️⃣ Si Paul avait fait son placement le 1er janvier 1999, il serait aujourd’hui en plus-value de 53,5 %.
2️⃣ Si Paul avait fait son placement le 1er janvier 2000, sa plus value actuelle serait de 13,7 %.
3️⃣ Il serait en moins value de 6,7 % si le placement avait été fait au 1er juillet 2000.
4️⃣ Et enfin, il serait en plus value de 11,6 % s’il avait placé ces 10 000 € au 1er janvier 2001.
Paul avait-il le moyen de savoir cela à l’avance ? La réponse est NON. Il lui fallait une certaine chance pour faire son placement au bon moment. En effet, les marchés financiers ont performé à la fin des années 90 et se sont effondrés au début des années 2000.
En agissant de la sorte Paul a pris le risque du “timing” et n’a pas profité des mouvements du marché qui ont suivi. Sa performance a été basée sur son point d’entrée initial et c’est tout !
Nous pouvons comparer la situation de Paul à celle de Louisa qui a fait le même placement de base de 10 000 € mais qui ensuite a réalisé un versement programmé de 100 € mensuel.
En agissant de la sorte, Louisa a pris moins de risque avec son point d’entrée initial car les mouvements du marché sur les années qui ont suivi lui ont permis de lisser son prix d’achat.
Je vous passe les détails des calculs intermédiaires mais voici le résultat :
1️⃣ Si Louisa avait fait son placement initial le 1er janvier 1999 puis tous ses placements programmés le 1er de chaque mois, elle aurait un point d’entrée à 4357 points sur le CAC 40 soit une plus value de 40,7 % par rapport au 6100 points actuels.
2️⃣ Si la date de départ avait été le 1er janvier 2000, la plus value actuelle serait de 31,2 %.
3️⃣ Si la date de départ avait été le 1er juillet 2000, la plus value actuelle serait de 27,8 %.
4️⃣ Si la date de départ avait été le 1er janvier 2001, la plus value actuelle serait de 30,7 %.
Louisa a donc moyenné / lissé son prix d’entrée (courbe rouge sur le graphique ci-dessous), ce qui a rendu son placement rentable sur le long terme.
Dans 3 cas sur 4 le placement de Louisa a surperformé le placement de Paul, qui lui, a tout misé sur le bon point d’entrée initial.
Cela est sans compter sur le fait que Louisa a mis 100 € par mois sur son placement ce qui implique qu’aujourd’hui, elle est à la tête d’un capital de près de 50 000 € (alors que Paul est à 15 000 € de capital dans le scénario favorable).
Nb : Cette explication est un exemple basique. Cela n’empêche pas sur cet horizon de temps de venir arbitrer son placement à certains moments pour profiter encore plus des points hauts et se prémunir des baisses.
Les versements programmés, oui ou non ?
Dans de nombreux cas, les versements programmés vont être conseillés pour systématiquement tenter de lisser son prix d’entrée moyen.
Cela implique que vous n’aurez pas à vous soucier du prix d’entrée et que les mouvements des marchés financiers vont vous aider dans cet objectif.
Les marchés financiers sont cycliques, cela veut dire qu’il y a régulièrement des phases de hausse et des phases de baisse. Mais n’étant pas analyste financier, il est très compliqué de prévoir si nous sommes sur un point haut de marché ou sur un point bas.
Évidemment nous aurions préféré être dans le cas 1 de Paul qui a investi sur un point bas de marché et se retrouve avec la plus belle plus-value de notre exemple.
Mais nous souhaitons aussi à tout prix ne pas se retrouver dans le cas 3 de Paul qui plus de 20 ans après se retrouve en moins-value.
Il est cependant impossible de recommander cette méthode dans 100 % des cas car cela va dépendre :
👉 De votre horizon de temps. Investissez vous pour 20-30 ans ou pour 5 ans ?
👉 Des montants que vous avez à investir. Ce n’est pas la même chose si vous voulez placer 10 000 € en versement initial ou si vous voulez placer 100 000 €.
👉 De la situation du marché et du contexte global. Comme je l’ai expliqué plus haut, cette méthode nous permet de ne pas trop se poser de question. Mais faire appel à un professionnel pour ses placements va permettre de mettre le grain de sel qui fera la différence, il sera alors possible dans certains cas d’optimiser les points d’entrée.
Pour conclure, je vous préconise encore une fois de vous faire accompagner dans votre stratégie. Les versements programmés sont souvent conseillés mais ce n’est pas une vérité absolue. Chaque cas est différent et nécessite une analyse précise de votre situation et de vos objectifs.
Cet article n’est donc pas un conseil en investissement financier mais bien une source d’informations vous permettant d’y voir plus clair et de vous faire avancer dans votre compréhension du monde de l’investissement.
Si vous souhaitez une étude personnalisée, n’hésitez pas à me contacter !