Il suffit d’allumer 5 minutes sa télévision, regarder les news sur son téléphone ou ouvrir n’importe quel journal pour se rendre compte que la situation mondiale globale n’est pas géniale. Le but de cet article est de passer en revue ce qu’il se passe et comment selon moi, un investisseur classique doit se comporter face à ce qu’il se passe et ce qu’il va se passer.
Après 2 ans de Covid-19 (Est ce vraiment fini ?) où les marchés financiers se sont finalement comportés de manière exceptionnelle, nous connaissons depuis quelques semaines une forte tension sur tous les actifs financiers pour 3 raisons majeures :
- La guerre en Ukraine
- L’inflation galopante qui se met en place depuis plusieurs mois.
- La hausse des taux directeurs et la baisse des rachats d’actifs par les banques centrales.
Sur le graphique ci-dessous, on se rend compte que le CAC 40, qui a touché un plus haut historique début janvier, a ensuite perdu jusqu’à -22 % de sa valeur début mars (suite aux menaces nucléaires de Vladimir Poutine).
Depuis, les marchés ont un peu rebondi et se situent aux environ de -14 % au moment d’écrire ces lignes par rapport au plus haut du début de l’année. Quoi qu’il arrive, une volatilité importante va faire partie du paysage ces prochains mois / années.
La guerre en Ukraine
Le 24 février dernier, Vladimir Poutine a choqué le monde et surtout l’Europe en annonçant l’invasion de l’Ukraine.
Le premier point important à souligner se situe au niveau des courbes. En effet, le 24 février, la baisse des marchés financiers avait commencé et ce n’est pas cet événement qui a fait dévisser les bourses.
Cette annonce a enfoncé un clou qui a commencé à être planté il y a plusieurs mois. Les menaces qui ont suivi, notamment nucléaires, ont provoqué des journées noires mais compensées rapidement ensuite.
Nul ne sait dans quelle direction va aller cette guerre mais une chose est sûre, les choses peuvent encore être bien pires !
Avons nous vu le pire ? Ou est-ce le début de quelque chose de plus grand ? Je ne suis pas sûr que beaucoup de monde ait des informations fiables sur ce sujet.
La seule chose que nous pouvons faire est de regarder l’histoire !
Le graphique ci-dessous représente les cours de la bourse lors de la seconde guerre mondiale qui est déclenchée en 1939 avec un cours de bourse au niveau 40 points (Les unités de ce graphique ont été reconstituées en base 100 pour une meilleure lecture).
Le point bas des marchés est touché au début 1942 aux environs de 25 points juste après l’attaque de Pearl Harbor. Et suite à cet événement et l’entrée en guerre des américains, les cours de bourse ne se sont plus arrêtés de monter jusqu’à la fin de la guerre (50 points lors de l’armistice).
La bourse était donc plus haute à la fin de la guerre qu’au début !
Pourquoi ? Car les marchés financiers fonctionnent toujours par anticipation. A l’annonce de mauvaises nouvelles, ils ont tendance à s’effondrer mais dès lors que des bonnes nouvelles arrivent et que des perspectives existent, ils remontent par anticipation.
Lors de la seconde guerre mondiale, l’entrée en guerre des américains a suffi aux marchés financiers pour estimer qu’il était peut-être possible de se sortir de cette situation et donc à remonter.
Nb : En 2020 après le krach Covid, le plus bas de marché touché par le CAC 40 a été le 16 mars. C’est aussi la date d’annonce du premier confinement. Cette annonce a rassuré les marchés financiers quant à la possibilité de “s’en sortir”.
Sur le tableau ci-dessous, on peut également observer les réactions des marchés financiers lors de grosses crises mondiales.
Quelques exemples :
- Cuban Missile Crisis (où on a été plusieurs fois à pas grand chose d’appuyer sur le fameux bouton nucléaire) : -6,6 % de baisse de la bourse avec un plus bas 8 jours après la date ayant été la plus critique. 18 jours après, les marchés avaient retrouvé leur niveau d’avant crise.
- Iraq’s Invasion of Kuwait : -16,9 % de baisse avec un plus bas 71 jours après l’invasion. 189 jours après, les marchés avaient retrouvé leur niveau d’avant crise.
- North Korea Missile Crisis (quand Kim Jong-un voulait envoyer des missiles dans tous les sens et que Donald Trump l’appelait “Rocket Man”) : -1,5 % de baisse avec un plus bas 14 jours après la crise. 36 jours après, les marchés avaient retrouvé leur niveau d’avant crise.
Aussi dramatique soit-il, l’événement qui nous concerne en ce moment a seulement engendré un -15% sur le CAC 40 entre l’annonce de l’invasion et le plus bas qui a eu lieu le 7 mars.
En terme de conséquences et dans l’état actuel des choses (Ukraine vs Russie et l’OTAN + la Chine qui n’interviennent pas militairement), il ne devrait pas y avoir de conséquences majeures à long terme sur les marchés financiers.
Si cela venait à changer et à se transformer en guerre généralisée qui serait certainement nucléaire, nous aurions certainement tous d’autres problèmes que de savoir où placer notre argent !
L’inflation et la hausse des taux
Parce que certains graphiques sont plus parlant que de long discours, voici ci-dessous l’inflation américaine à gauche (7,9% en février 2022) et l’inflation européenne (5,8% en février 2022) à droite.
Ces taux là n’ont tout simplement pas été atteint depuis de nombreuses décennies et s’ils l’ont été, le contexte était bien différent ! (les fameuses 30 glorieuses).
Dans cet article expliquant l’impact des banques centrales sur l’inflation, nous avons vu que les 2 seuls moyens de la maîtriser en cas de dérive sont :
1. La réduction d’achat de la dette des états (la fameuse “planche à billets”) commencée après la crise de 2008 pour relancer l’économie et fortement accentuée lors des 2 dernières années pour soutenir l’économie lors de la crise Covid.
2. La hausse des taux directeurs.
Parce qu’actionner l’un ou l’autre de ces 2 leviers provoque inévitablement une baisse du soutien de l’économie, les banques centrales ont été plus que frileuses à s’engager dans cette démarche.
La BCE (Banque Centrale Européenne) a annoncé lors de sa dernière réunion du 10 mars 2022 une baisse progressive de ses rachats d’actifs mais se refuse toujours à augmenter ses taux directeurs.
La FED quant à elle, vient de se résoudre à augmenter ses taux directeurs de 0,25 points lors de sa réunion du 16 mars 2022. En effet, après la baisse progressive de ses rachats d’actifs depuis de nombreux mois, les hausse de taux arrivent enfin et devraient être nombreuses cette année.
Mais pourquoi ces banques centrales sont-elles si frileuses à actionner leurs leviers ?
Tout simplement car l’économie a besoin de leur soutien ! Sans celui-ci, la croissance des pays et de l’économie baissera mécaniquement.
Les fameux plans de relance, le fameux “quoi qu’il en coûte » ont nécessité des centaines de milliards d’euros que les Etats ne savent pas financer sans l’aide des banques centrales qui à terme rachètent les dettes.
Sans ce soutien, le risque serait alors de tomber en stagflation : Inflation toujours présente auquel on associe une récession économique.
Dans ce cas de figure, les banques centrales seraient impuissantes car prise entre le marteau (Inflation galopante) et l’enclume (Récession économique). Leurs outils entraîneraient forcément l’aggravation d’un des deux paramètres.
Nb : L’inflation n’est pas liée à la guerre en Ukraine car la dérive a commencé à s’opérer en septembre 2021. La reprise post Covid avec un monde à plusieurs vitesses entre ceux qui étaient encore confinés et ceux qui consommaient déjà de nouveau, a créé des déséquilibres importants dans l’offre et la demande.
Cela ne va pas aller en s’arrangeant car des villes chinoises entières sont de nouveau confinées, ce qui arrête encore les usines.
La fameuse planche à billets actionnée à 100% de ses capacités ces 2 dernières années n’a pas aidé non plus. En effet, une monnaie qui sort de “nulle part” perd de sa valeur car perd de sa rareté.
Les banques centrales ont martelé que cette inflation n’était que temporaire mais depuis, le discours a bien changé.
La hausse de l’énergie de ces dernières semaines est liée à la guerre mais n’explique donc pas tout…
Que faire face à la situation actuelle ?
A partir du moment où vous n’êtes pas trader et que vous êtes clair avec vos horizons de temps, continuez d’investir et si vous ne le faisiez pas, commencez !!!
Je le répète régulièrement à mes clients ! Le point le plus important dans l’investissement est de définir ses objectifs et donc d’être clair avec ses horizons de temps.
Pourquoi ?
Car sur du long terme les marchés financiers et le système économique mondial tel qu’on le connaît depuis plusieurs siècles sont fait pour progresser et monter.
Il y a de plus en plus de richesses créées, de plus en plus d’argent en circulation ce qui tend à faire grimper l’économie.
C’est ce qu’il se passe depuis que notre système existe, c’est ce que l’on peut voir dans le graphique ci-dessous.
Nb : Il n’est pas à exclure qu’un jour le système entier s’effondre tel un château de cartes, c’est évidemment possible. Mais dans ce cas, pensez-vous que votre argent sera votre principale préoccupation ?
Quoi qu’il arrive, les banques placent l’argent de vos livrets sur les marchés financiers. Si ceux-ci s’effondrent, les banques feront défaut, les Etats feront défaut et vos livrets ne seront plus que du vent.
Et quand bien même vous auriez gardé vos liquidités sous un matelas, l’argent ne vaudrait plus rien.
C’est d’ailleurs pourquoi les seules valeurs refuges sont l’or et l’immobilier car ce sont les seules choses tangibles de ce monde.
En attendant que ce jour arrive, vous avez l’option de mettre votre argent sur des livrets pour que la banque s’enrichisse sur votre dos ou l’option de le faire vous même pour prendre votre part du gâteau. A vous de choisir !
Pour en revenir à notre sujet, historiquement, les phases où le marché est en hausse sont plus longues et durables que les phases où le marché est en baisse, ce qui tend à le tirer perpétuellement vers le haut.
Prenons un exemple ci-dessous :
La crise de 2008 a engendré une baisse de 50,9 % pendant 1,3 ans. La hausse de 319,3 % qui s’en est suivi a durée 9,8 ans.
Si votre horizon de temps est long, vous pouvez vous exposer à du risque.
Plus votre objectif final arrivera, moins il faudra en prendre et donc il vous sera nécessaire de vous désexposer afin de ne pas être dans un creux de marché le jour J.
Sur les marchés financiers, on dit que l’on rentre progressivement et que l’on sort progressivement.
C’est pourquoi si votre horizon de temps est long et que vous êtes à l’aise avec celui-ci, il n’y a rien a changer par rapport à la situation actuelle.
Appliquer une méthode DCA sur vos placements est certainement la meilleure chose à faire actuellement. Je vous laisse consulter l’article qui explique ce qu’est le DCA et à quel point cette méthode est puissante !
Comprendre comment fonctionne le système global est important pour être à l’aise avec ses investissements. C’est pourquoi le plus important réside dans le fait que l’éducation financière fasse partie intégrante de votre projet. Cet article n’est en aucun cas un conseil en investissement, chaque cas est différent, spécifique, et nécessite une analyse précise de votre situation.
Si vous voulez enfin passer à l’action et maîtriser les bases de l’investissement pour vos premiers placements rentables avec mon aide, on peut en parler ensemble.