Laisserez-vous l’inflation vous ruiner ?
Comme tout le monde le sait, le Covid-19 a mis le monde à l’arrêt en 2020. La reprise qui s’en est suivie a entraîné le monde dans un déséquilibre important du marché de l’offre et de la demande pour les biens et les services. Ce déséquilibre a entraîné ce que nous avons tous vu, de l’inflation ! C’est-à-dire une hausse des prix de l’alimentation, des énergies, des services ou encore de produits manufacturés. En France, l’inflation a atteint un pic de 2,8 %, sommets non touchés depuis la crise de 2008. La zone Euro dans son ensemble est encore moins bien lotie avec une inflation de 4,1 % mesurée en octobre 2021. Aux Etats-Unis, pays dont l’économie reste la locomotive du monde, l’inflation est de 6,8 % en novembre 2021, valeur non vue depuis 40 ans. Concrètement nous le voyons tous ! Les prix s’envolent ! Cela veut tout simplement dire que votre argent d’aujourd’hui vaut moins cher que votre argent d’hier !!! Ce déséquilibre de l’offre et de la demande est une première partie de l’explication mais il en existe une seconde. Politique des banques centrales Pour soutenir l’économie et la mise à l’arrêt du monde, la banque centrale européenne (BCE) et la banque centrale américaine (FED) ont décidé d’injecter massivement de l’argent : faire tourner la planche à billets ! En vrai ce sont de simples jeux d’écriture comptables, il n’y a pas d’impression de billets à proprement parler. En réalité, une banque centrale rachète aux investisseurs des dettes privées ou des emprunts d’État. Elle restaure ainsi leur liquidité afin qu’ils puissent prêter davantage aux acteurs économiques que sont les ménages et les entreprises. L’objectif d’une banque centrale est donc de stimuler la croissance. Indirectement ce mécanisme revient à créer de la monnaie par le rachat de dettes. Sauf qu’à en abuser, une monnaie créée sans modération n’inspire plus confiance. L’argent perd sa valeur, les prix montent et l’inflation attaque le pouvoir d’achat des citoyens. La boucle est bouclée ! C’est un résumé rapide mais plutôt juste de la situation actuelle. Maîtriser l’inflation Maîtriser l’inflation fait partie des objectifs des banques centrales. Pour cela, elles disposent de 2 moyens qui sont : 👉 Restreindre les rachats de dettes, ce qui reviendrait à revenir sur une politique mise en place après la crise de 2008 et amplifiée lors de la crise du Covid. C’est aujourd’hui ce qui maintient l’économie sous perfusion, ce qui a permis un tel rebond après le confinement de début 2020. Réduire ces rachats impliquerait une baisse de l’aide des banques centrales dans la reprise économique. Mais l’économie actuelle est-elle suffisamment robuste pour voler de ses propres ailes ? 👉 Augmenter les taux directeurs et notamment le taux de refinancement qui correspond au taux d’intérêt auquel les banques commerciales empruntent leurs liquidités. Si ce taux augmente, les banques prêteront de l’argent aux particuliers et aux entreprises à des taux plus élevés. Cela engendre mécaniquement moins de crédit et donc moins de croissance économique. Dans les 2 cas, c’est un frein au développement économique et surtout un danger pour les états. En relevant les taux ou en limitant les achats de titres, les banques centrales peuvent également faire augmenter le coût de la dette des États. Une augmentation trop élevée des taux pourrait rendre insoutenable la dette de certains États et provoquer un défaut souverain. La ligne est donc très très fine !!! Où en est-on aujourd’hui ? Le discours officiel est depuis plus d’un an : l’inflation n’est dû qu’au déséquilibre de l’offre et de la demande et non à la politique accommodante des banques centrales. Donc tout ceci est transitoire et rentrera naturellement dans l’ordre après la crise du Covid. Cependant depuis quelques semaines, le mot transitoire est utilisé de manière beaucoup plus délicate et certaines actions commencent à être discutées. La FED et la BCE ont en effet annoncé commencer à réduire leurs achats d’actifs et pour la FED prévoir des augmentations de taux progressifs ces prochains mois / années. Pour faire simple, le maître mot est : pas de sur-réaction. La peur de paralyser l’économie et d’emmener le monde dans une crise économique est bien réel. Personne n’a vraiment la réponse de qui a raison ou de qui a tort. Pour résumer, gérer car trop d’inflation est nocif pour tout le monde OUI. MAIS le faire en actionnant des leviers progressivement car ceux-ci peuvent également être contre productif. L’économie est prospère oui mais tout ce château de cartes est fragile. Dans ce cadre là, il est primordial de s’adapter, de protéger son pouvoir d’achat en utilisant des placements rentables et de maîtriser son patrimoine en résonnant plus que jamais “allocations d’actifs”. Que faire ? Nous sommes à notre niveau plutôt spectateur de tout cela. Notre seule possibilité est de s’adapter en fonction de ces données dans le seul but de protéger notre pouvoir d’achat et ne pas laisser cette inflation nous ruiner petit à petit. Selon cet article des Echos, nous pouvons voir que les estimations de la banque centrale européenne pour 2022 sont d’une inflation de 3,2 % dans la zone Euro. Si l’on associe ces chiffres à ceux de cette année, on peut en conclure que la dérive est encore en cours. Placer son argent à 0,5 % sur un livret A alors que l’inflation est estimée à 3,2 % en 2022 revient à accepter le fait de perdre 2,5 % de son capital lorsque vous le confier à votre banque. Pour se protéger de l’inflation, il est conseillé d’associer plusieurs stratégies afin de ne jamais mettre tous ses œufs dans le même panier. Voici les principales stratégies : L’or est à quantité limitée dans le monde et n’est pas imprimable, sa valeur ne peut pas être manipulée par une banque centrale. Le cours de l’once d’or (31 grammes) a progressé de plus de 20 % entre janvier et août 2020, au plus fort de la crise du Covid. De même, les cours de l’or se sont envolés lors de